Cette
pièce d'Yves Mirande et Henri Caen fut représentée
pour la première fois au Moulin Rouge le 17 août 1909.
Polaire y jouait le rôle de La Gosseline.
Dans Polaire par elle-même (pages 164-166), Polaire
écrit : «
Dans
Ma gosse, il [Yves Mirande] mettait donc en scène ces amateurs
de bouges, choisis dans la plus haute société. Ils assistaient,
mi-inquiets, mi-pâmés, aux discussions entre filles et marlous,
heureux de les frôler, les invitant même à leur table, et
ravis de se faire bousculer par un «
taulier
»
brutal et grossier. Cela se terminait par une violente bagarre
: les couteaux luisaient sous les lampe fumeuses, un «
mec
»
tombait, ensanglanté, sur qui se précipitait sa «
gosse
»,
hurlante et désespérée. Les gens du monde, incapables d'en
supporter davantage, fuyaient sans même ramasser leur monnaie...
Aussitôt, le ton changeait à l'intérieur du bouge : les
barbeaux et les radeuses redevenaient subitement de bons
petits bourgeois rangés, venus là pour gagner leur vie.
Le mourant se relevait et s'époussetait soigneusement, la
«
môme
»
parlait de son audition du lendemain à l'Odéon, tandis que
le «
taulier
»
offrait à ses artistes de les reconduire en auto. [...]
Je tenais le rôle, adorable et multiple, de la «
gosse
»
; c'est là que je lançai des couplets devenus fameux par
la suite :
J'aim'
pas les typ's qu'a des manières
à
fair' du flafla...
»